Il s’agit d’une injection locale de neurotoxines ayant la faculté de diminuer la contraction musculaire. En médecine du sport et en rééducation fonctionnelle, cette propriété permet de traiter des douleurs chroniques liées à une contraction anormalement importante de certains muscles.
Principe :
les toxines botuliques sont des neurotoxines produites naturellement par une bactérie anaérobie : le Clostridium Botulinum. Ces substances diminuent la contraction musculaire en agissant au niveau de la jonction neuromusculaire (action myorelaxante).
Utilisée depuis les années 1970 pour traiter notamment le strabisme, son usage s’est progressivement répandu à un grand nombre de spécialités médicales, notamment l’orthopédie dans le but d’entrainer un relâchement de muscles douloureux.
La technique :
on procède à l’injection du produit directement dans la zone à traiter, sous contrôle échographique.
Les indications :
on envisage ce traitement après échec des thérapies classiques de 6 mois environ.
- Le syndrome du piriforme : Il s’agit d’une compression du nerf sciatique ou de ses branches par contracture du muscle piriforme. Cette compression est responsable d’une fessalgie chronique et invalidante.
- L’aponévrosite plantaire : le principe est d’injecter la toxine dans les muscles du pied pour diminuer les tensions autour de l’aponévrose.
- L’épicondylites chronique
- Le syndrome des loges chronique
- d’autres indications sont en cours d’étude, notamment les pubalgies…
Ce qu’il faut signaler au médecin avant la réalisation du geste :
- une infection en cours ou de la fièvre : cela peut nécessiter de repousser le geste dans certains cas
- l’existence d’une maladie neuromusculaire chronique (myasthénie, …): c’est contre indication à ce traitement
- Une hypersensibilité connue à la toxine botulique A ou à la sérum-albumine
- Un traitement en cours à base d’aminosides (comme par exemple l’Amiklin ou la Gentalline) : ils augmentent l’effet de la toxine botulique
- une grossesse ou allaitement en cours : ce traitement est alors contre-indiqué
- la prise d’un traitement anticoagulant (coumadine, préviscan, héparine) ou antiagrégant plaquettaire (aspirine, kardegic…) afin de prendre certaines précautions pour éviter la formation d’un hématome au point de ponction.
Dans la plupart des cas, cela ne représente pas une contre-indication formelle à la viscosupplémentation, mais il est nécessaire de les prendre en compte afin de mettre en place les précautions nécessaires.
Les complications éventuelles :
- comme pour tout geste entraînant une effraction cutanée, il existe un risque d’infection. Compte tenu des règles d’asepsie mises en place, ce risque est extrêmement faible (de l’ordre de 1/70000). En cas de fièvre ou signes infectieux dans la région ponctionnée (rougeur, douleur importante, oedème) dans les 24 à 48h après le geste, il est impératif de recontacter le médecin afin d’être ré-examiné.
- Une réaction allergique
- D’autres effets indésirables plus bénins sont possibles, notamment une réaction inflammatoire ou une douleur locale pendant quelques jours.